STANLEY BURBURY, défendeur de la cause OGM

jeudi 1 mai 2014


Vendredi 18 avril 2014, par Audrey Garric

Le Brésil va lâcher des millions de moustiques OGM contre la dengue

GUATEMALA-HEALTH-DENGUE-FUMIGATIONLe moustique sera-t-il le premier animal – ou plutôt insecte – génétiquement modifié que l'on va rencontrer dans la nature ? La question est posée alors que le Brésil est en train d’autoriser la dissémination d’un moustique transgénique stérile afin de lutter contre la dengue. Une nouvelle qui, au-delà de susciter des espoirs de parvenir à lutter contre cette grave épidémie, a provoqué la controverse et l'opposition de nombreuses ONG (...)  

dimanche 7 octobre 2012

Le professeur Stanley Burbury est célèbre pour être parvenu à rendre énormes des épis de maïs, en leur implantant le Gène du gigantisme du lapin des Flandres.
Il.est né à Bioul-les-bains-pieds, d'un père pâtissier anglais et d'une mère Belge. Il possède la double nationalité anglo-belge. Après ses humanités à Houte-Si-Plou, il part en Angleterre étudier la physique à l'University College of  London, où il obtient un diplôme en sciences puis c'est  l' Agrocampus ouest, à Rennes et un diplôme d'ingénieur agronome.
Il intégrera l'équipe du Dr Steen Willadsen de l'institut de Cambridge comme laborantin pour finir directeur de recherche dans le domaine de la génétique moléculaire à l'institut national de la recherche agronomique (inra).
Egalement docteur en droit international de l'université de Pise, il est par ailleurs un des grands spécialistes de l'oeuvre de Mary Shelley.

Il possède, aujourd'hui, une biscuiterie dans les environs de Sainte Marthe-les-escouffettes.

( Ne pas le confondre avec le juriste australien, Sir Charles Stanley Burbury)

Les différents types d' OGM :


A. Il existe trois types d'OGM :

* Les OGM portant un gène de résistance à un insecte (OGM pesticide),
* Les OGM portant un gène de résistance à un herbicide spécifique (OGM herbicide),
* Les OGM représentant un produit amélioré au point de vue nutritif.

1) Les OGM pesticides


Il y a deux sortes d' OGM pesticides :
Ceux qui résistent aux parasites possèdent un gène issu d'une bactérie du sol nommée Bacillius thuringiensis ou Bt. Ce gène amène la plante à produire une protéine néfaste pour les insectes nuisibles à la plante cultivée.
Dans le cas du maïs, la plante est protégée contre les larves de papillon (la pyrale d'Europe Ostrinia nubilalis, Diatraea grandiosella (Dyar) répandue au sud-ouest des Etats-Unis, Diatraea crambidoides (Grote) au sud des Etats-Unis, et Helicoverpa zea (Boddie).
Et ceux qui résistent aux virus comme le PLRV ( virus responsable de la maladie de l'enroulement de la feuille de pommes de terre ) ou au virus PVY ( maladie virale destructrice et transmise par le pucerons ) ou au virus dévastateur de la patate douce et du manioc.
Exemple d'OGM pesticides :
Le coton Bollgard , le maïs Yield Gard, la pomme de terre New Leaf Plus, produits par Monsanto ; le maïs T125 produit par Agrevo ; le maïs Bt11 produit par Novartis.
Actuellement, dans les pays en développement des études sont entreprises afin d'introduire dans la patate douce et le manioc (culture de base en Afrique ) un gène de résistance au virus qui dévastent régulièrement ces cultures dans le but d'assurer une meilleure sécurité alimentaire aux petits cultivateurs des pays du Sud.
Les OGM pesticides améliorent la quantité et la qualité de la production. Les agriculteurs peuvent diminuer la quantité d'insecticide qu'ils appliquent aux cultures et améliorer leur bénéfice.
Mais il y a le risque que certains insectes développent une résistance au gène Bt et deviennent ainsi de " super " insectes nécessitant alors deux fois plus de pesticide pour être éliminés.
Un autre risque est que certaines espèces d'insectes essentielles à l'écosystème disparaissent parce que l'insecticide est sécrété de façon continue par ce type de plantes modifiées.

2) Les OGM herbicides


Ces OGM possèdent un gène de résistance à un herbicide donné, produit par la même firme que celle qui produit les semences modifiées.
Exemple d'OGM herbicides :
Le Maïs, le Coton, le Colza et le Soja Roundup Ready, produits par Monsanto sont résistants à l'herbicide total Roundup également produit par Monsanto.
Ces OGM permettent aux agriculteurs de semer plus tôt, et d'utiliser des variétés à haut rendement et à maturation tardive, donc d'effectuer de plus gros bénéfices.
Ils peuvent également arroser leurs cultures d'herbicide (dans le cas des éléments cités ci-dessus du Roundup produit également par Monsanto) dès que les premières pousses apparaissent puisqu'elles sont indifférentes à ce produit ce qui n'est pas le cas avec une plante non modifiée. Un seul herbicide suffit puisque le Roundup contrôle 145 espèces de mauvaises herbes, en inhibant l'EPSP synthase qui est une enzyme intervenant au sein des cellules végétales (et plus spécialement des chloroplastes), dans la synthèse des acides aminés aromatiques essentiels à la synthèse intracellulaire des protéines, lesquelles sont indispensables a la croissance des plantes, ce qui représente moins de dépenses pour l'agriculteur.
Mais il y a le risque que les plantes sauvages développent une résistance à l'herbicide et qu'il faille, par conséquent utiliser des produits plus puissants. Un autre risque est que les agriculteurs vaporisent plus d'herbicides puisque leurs cultures y sont insensibles. Cette trop large diffusion d'herbicide pourraient détruire certaines mauvaises herbes consommées dans certains pays en développement. La perte de ces espèces diminue la biodiversité.
Enfin, l'herbicide étant produit par la même firme que les semences, l'agriculteur se trouve la dépendant de son fournisseur.

3)  Les OGM représentant un produit amélioré au point de vue nutritif


Ces OGM possèdent un gène ajouté qui code pour la production d'un élément nutritif supplémentaire ou qui stimule la production d'une substance nutritive déjà présente dans la plante mais en trop petite quantité.
Exemple :
Le riz Golden, auquel on a ajouté un gène de jonquille plus un gène bactérien permettant ainsi à la graine de produire du beta-carotène qui est l'élément principal de la vitamine A. L'objectif est de combler une carence dont 100 à 140 millions d'enfants souffrent et qui entraîne chaque année la cécité de 500 000 d'entre eux dont la moitié meurt dans l'année.
Ces OGM rendent les cultures de base plus nutritives et assurent un meilleur revenu aux cultivateurs. En assurant une meilleure sécurité alimentaire des pays en développement, ces OGM ont le plus grand potentiel humanitaire.
Mais les semences sont très coûteuses et l'apport nutritif est moindre.

Les recherches sur ce type d'OGM n'en sont encore qu'à leurs débuts et sont à l'étude en ce moment.


B. Tableau récapitulatif


Type d'OGMTechniquePotentiel

OGM pesticides

Insertion d'un gène de résistance à un parasite ou à un virus dans la plante.
Ex : gène Bt, gène de résistance au virus dévastateur de la patate douce, gène de résistance au virus PLRV, au virus PVY
POUR :
  • Amélioration de la qualité et de la productivité.
  • Réduction de la quantité d'insecticide appliquée aux cultures.
  • Augmentation des bénéfices pour les agriculteurs, pour les semenciers
CONTRE :
  • Développement d'une résistance au gène Bt chez certains insectes.
  • Disparition de certaines espèce d'insectes essentiels à l'écosystème.

OGM herbicides

Possèdent un gène de résistance à un herbicide spécifique produit par la même firme que les semences modifiéesPOUR :
  • Permet d'arroser les champs d'herbicide plus tôt
  • Meilleur contrôle des mauvaises herbes avec un seul produit
  • Moins de dépenses pour les agriculteurs.
  • Meilleur rendement. Bénéfices plus conséquents.
  • Technique adaptée aux technique de conservation des sols.
CONTRE :
  • Développement d'une résistance à l'herbicide chez les mauvaises herbes
  • Renforce la dépendance de l'agriculteur à la firme
  • Quantité d'herbicide vaporisé plus conséquente
  • Destruction de certaine plantes essentielles à la survie dans certains pays
  • Perte de la biodiversité

OGM représentant un produit amélioré au point de vue nutritif.

Ajout dans du riz d'un gène codant pour la production de beta-carotène (élément principal de la vitamine A)POUR :
  • Assurer aux cultivateur du Tiers-Monde une meilleure sécurité alimentaire
  • Rendre plus nutritives les cultures de base des pays en développement
  • Assurer un meilleur revenu aux cultivateurs
CONTRE :
  • Technique non appropriée au Tiers-Monde
  • Semences trop coûteuses


C. Reprise des arguments des différentes parties


Lorsqu'on pose la question : les OGM sont-ils une solution à la faim dans le monde ?, tout de suite, deux tendances s'opposent : d'un côté, les optimistes favorables aux OGM, qui voient en eux la solution à ce grand problème et de l'autre, les pessimistes face aux OGM, qui pensent exactement le contraire. Chaque tendance avance des arguments de poids tout à fait valables avec des exemples à l'appui. Il faut prendre chaque aspect relevé très au sérieux car il est susceptible de soulever de nouvelles problématiques et d'appeler des solutions fort différentes. C'est pour cette raison que je me suis efforcée de regrouper chacun des arguments et prises de position des différentes parties impliquées, suivant le genre de problématique qu'ils touchaient. Ceci permet de mettre en évidence les différences significatives et les oppositions qui existent entre ceux qui pensent que les OGM résoudront les problème de famine et ceux qui affirment le contraire ou en tout cas ont un avis très réservé à ce sujet.

....1 Le point de vue des industries biotechnologiques


L'argument de poids des firmes productrices de semences génétiquement modifiées est que, à long terme, la population croissant, ses besoins vont augmenter alors que la surface disponible à la culture restera la même, voire diminuera. Pour ces firmes agro-alimentaires, les OGM sont la solution incontournable à notre survie puisqu'ils permettent de produire plus sur une même surface que des semences non modifiées.2
Ce raisonnement s'applique aujourd'hui aux pays en voie de développement. Si ces derniers connaissent la famine, c'est qu'ils rencontrent des problèmes de production et de rendement. Il n'y a pas assez de nourriture pour que tout le monde mange à sa faim. Grâce aux biotechnologies, il est possible d'augmenter le rendement avec des plantes plus résistantes qui ne peuvent être dévastées par des ravageurs. Avec un rendement supérieur, l'agriculteur pourra réaliser des bénéfices qu'il réinvestira. L'augmentation de son pouvoir d'achat sera bénéfique pour l'activité économique locale comme l'explique Florence Wambugu (chercheuse africaine dans les biotechnologies) lorsqu'elle nous dit : " Si nous arrivons à augmenter la productivité dans les zones rurales, le prix de la nourriture diminuera, ce qui laissera plus d'argent disponible pour les investissements, pour le bénéfice de l'économie. "3
Les OGM permettront aussi la culture sur des sols jusqu'alors incultivables à cause de la sécheresse, l'appauvrissement du sol ou la contamination par le sel, l'aluminium ou le fer comme le souligne Channapatna Prakash (agronome originaire de l'Inde)4.
Le programme des Nations Unies pour le développement, PNUD, avance les réflexions suivantes : " Les cultures transgéniques pourraient réduire significativement la malnutrition qui touche encore plus de 800 millions de personnes dans le monde et pourraient être plus particulièrement créatrice de valeurs pour les agriculteurs pauvres des exploitations marginales dans l'Afrique Sub-saharienne. "5
Ces nouvelles technologies auraient pour avantage de sortir les régions les plus pauvres de leur situation critique en leur permettant d'auto-assurer leur subsistance grâce à l'amélioration, par modification génétique, de leurs cultures de base.

....2 Le point de vue des opposants aux OGM


Mais nombre d'organismes non gouvernementaux, ONG, en particulier les groupes écologistes, des organisations de femmes, de paysans, de nombreux chercheurs et une portion de plus en plus significative de la population s'opposent à ces arguments.
Pour eux, la véritable cause de la faim dans le monde réside dans la mauvaise distribution des richesses et des ressources nutritives. Comment expliquer que de riches pays d'Afrique connaissent de grosses famines alors qu'ils continuent d'exporter leurs productions agricoles vers les pays industrialisés ? Il paraît encore étrange que des pays avec un sol riche, soient souvent les plus pauvres. De plus, l'Europe et les Etats-Unis sont des surproducteurs. Chaque année, une partie de la production alimentaire doit être brûlée et un tiers de la production de céréales donné aux animaux, afin que le marché offre/demande ne périclite pas et que les prix ne s'effondrent pas.
Le problème des pays en développement vient avant tout du fait que les terres cultivables sont utilisées en majorité pour de grandes monocultures destinées à l'exportation. Ce n'est donc pas la capacité à produire qui manque mais le fait d'un choix politique qui ne favorise pas les cultures vivrières, constate M. Chahinian professeur de S.E.S. (Sciences économiques et sociales)6. Les ONG vont même jusqu'à déclarer que les OGM ne feront qu'accroître l'écart entre le Nord et le Sud puisqu'ils ne s'occupent pas du réel problème7.
On invoque également le principe de précaution face aux risques potentiels pour la santé des humains et de l'environnement que comportent les OGM.
Florence Wambugu (chercheuse africaine) n'adhère pas du tout à ce point de vue. Depuis dix ans, elle effectue des recherches sur la patate douce, aliment de base en Afrique. " Même lorsqu'il ne reste plus rien à manger, il y en a toujours un peu dans la cour. Ma mère en cultivait. Je l'ai connue. " se souvient-elle de son enfance. Avec le soutien financier de Monsanto (une des plus grosse firme biotechnologique), elle a réussi a introduire dans cette dernière, le gène de résistance à un virus responsable du rendement très faible des patates douces dans les zones tropicales. Grâce à cette espèce modifiée, elle souhaite que cet aliment de subsistance soit préservé et assure une sécurité alimentaire pour les Africains.
Elle reste convaincue que les OGM résoudront les problèmes de famine.
Pour elle, les ONG qui s'y opposent, ne font que prendre la position adoptée par l'Europe qui rejette massivement les plantes génétiquement modifiées8.

....3 Des différences significatives


Mais la situation de ces deux continents est très différente : L'Europe a de quoi se nourrir et est même dans une situation de surproduction. Son souci est avant tout d'étudier les risques des OGM sur la santé des Européens.
Alors qu'en Afrique, la famine règne et il y a urgence à y remédier. Il vaut mieux, d'après Florence Wambugu, oser les OGM et réussir à nourrir tout le monde, que d'attendre d'être sûr que les OGM ne comportent aucun risque et soient bel et bien la bonne solution.
L'Afrique ne peu pas se permettre d'attendre car le " besoin et la faim sont bien réels " sur ce continent.
Le PNUD (programme des Nations Unies pour le développement) quant à lui, adopte une position plus modérée. Les OGM ne sont pas la seule et unique solution mais constituent un élément de réponse dans des cas précis. Le PNUD souligne également que les biotechnologies ne pourront pas remplacer d'autres solutions telles qu'une meilleure distribution et une meilleure répartition des ressources disponibles actuellement9.
En admettant qu'il y a un problème de production, n'oublions pas que les OGM ont été créés et pensés avant tout pour les pays industrialisés. Ils ne sont donc pas suffisamment adaptés aux pays en voie de développement. La FAO (organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), relève que " les OGM ne répondent pas encore aux besoins particuliers des pays en développement. "10 En effet, les OGM actuellement en circulation, concernent une gamme encore trop restreinte de plantes par rapport à la diversité des besoins du Sud.
Si les pays en développement les adoptent, ils n'auront pas le choix d'une large variété d'espèces et se verront obligés d'entreprendre une monoculture dont l'atout est l'exportation avec les avantages et les inconvénients que cela comporte. La monoculture réservée à l'exportation se pratique au dépend d'une culture vivrière très largement assumée par les femmes et dont la disparition met en jeu la sécurité alimentaire de millions de personnes dans les pays en développement.
Les OGM sont produits par de grosses firmes multinationales qui n'ont pas les mêmes intérêts que les agriculteurs du Tiers-Monde. L'intérêt de ces firmes est avant tout de faire des bénéfices et du profit. Cette logique ne va pas dans le sens d'une aide aux pays du Tiers-Monde mais table d'avantage sur le bénéfice à court terme des monocultures.

....4 Breveter le vivant... De quel droit ?


C'est pourquoi, de nombreux de groupes se méfient du côté " sauveur de l'humanité " que ces énormes compagnies veulent donner. En effet ces dernières ne cessent de déposer des brevets sur les plantes modifiées qu'elles mettent au point. Ceci est en soi normal puisqu'il s'agit d'un nouveau produit mais le risque est qu'il y ait des abus. C'est ce à quoi Vandana Shiva (la passionaria anti OGM, et prix Nobel Alternatif en 93)11, s'oppose fermement. Elle accuse ces firmes de s'emparer du patrimoine génétique de l'Inde en déposant des brevets sur certaines espèces de riz et de soja, alors que ces dernières ont toujours été à la disposition des agriculteurs asiatiques qui les ont améliorées au cours des ans par croisements.
Ainsi la firme américaine Rice Tec revendique un brevet sur le riz basmati et le soja, qui est originaire de l'est de l'Asie, est breveté par Calgene, une sous-firme de Monsanto.
Le dérapage se fait très vite dans ce cas là. La firme biotechnologique a un grand pouvoir financier. Il est très facile pour elle de convaincre le gouvernement de lui accorder des brevets. Une fois qu'elle les a obtenus, les paysans ne sont plus libres de planter leur semences. Ils doivent payer des redevances aux multinationales. C'est pourquoi, " il est plus qu'important que les gouvernements (ne laissent) pas le prestige des sciences moléculaires ou la perspective d'importants bénéfices pour le secteur privé, détourner les investissements de la recherche dans d'autres domaines traditionnels, comme la gestion des eaux et du sol ou l'écologie et les recherches dans le secteur public ", souligne la FAO12.
Greenpeace déclarait dans son discours " En finir avec le développement brutal " de Johannesburg en 2002 : " La difficulté vient du fait que ces brevets ne s'appliquent pas ici à des inventions mais bien à l'identification des propriétés spécifiques de certaines plantes ou de certaines variétés qui ont été découvertes ou mises au point, souvent de manière empirique, par des paysans ou des peuples indigènes connaissant particulièrement bien la biodiversité des milieux dans lesquels ils vivent. " Greenpeace cite aussi Jean-Pierre Berlan, chercheur de l'Institut national de Recherche agricole en France : " Le vivant se reproduit et se multiplie dans le champ du paysan. Cette faculté fondamentale du vivant est à tout le monde, comme la lumière du soleil et l'air que nous respirons. Elle est fondatrice de notre existence individuelle et collective. "
Monsanto rétorque que la multinationale travaille en partenariat avec les différents pays en voie de développement et que des études " en champs " sont effectuées. Récemment, la firme a même mis à disposition ses résultats du décryptage du génome du riz au ministère japonais de l'agriculture qui pilote le programme international de séquençage du génome du riz13. Il en est de même pour les recherches effectuées par Florence Wambugu sur la patate douce. Si les premiers essais " en champs " sont positifs, la patate douce améliorée, appartiendra aux Kenyans et ne représentera pour Monsanto aucune valeur si ce n'est celle d'une image très positive pour ces relations publiques14.
Pour les ONG, défavorables aux OGM, il s'agit d'un leurre puisqu'en entretenant ainsi de bons rapports avec les gouvernements des pays en voie de développement, les firmes biotechnologiques ne cherchent en fait, qu'à s'ouvrir de nouveaux marchés dans le Sud. En effet, les pays en développement sont essentiellement agricoles. Ce secteur occupe un grand pourcentage de la population et représente une part énorme de leur marché. Les multinationales convoitent d'autant plus les pays du Sud que l'Europe rejette massivement les OGM.

....5 La stratégie " Terminator "


Les ONG dénoncent aussi le fait que les firmes mettent au point des technologies qui empêchent les plantes modifiées de se reproduire. La technique la plus connue est celle que l'on nomme " Terminator ". La logique est la suivante : programmer sélectivement l'ADN des plantes afin qu'elles tuent leur propre embryons. Les semences sont ainsi rendues stériles afin que les agriculteurs ne puissent pas les replanter d'année en année et qu'ils soient obligés de retourner chez les vendeurs de semences tous les ans.
Une autre technique appelée GURT ( genetic use restriction technologies ), consiste à activer les gènes ajoutés, par adjonction d'un produit spécifique. La première année, les graines modifiées poussent selon les promesses données mais si les agriculteurs veulent les replanter l'année suivante, ils doivent se procurer le produit servant à les activer, auprès de la firme productrice.
Ces deux procédés ont la même finalité. L'agriculteur est lié à la multinationale. Il est totalement dépendant de la firme et perd tout, si cette dernière fait faillite. La firme biotechnologique conserve ainsi son monopole.
Ces deux procédés ont fait beaucoup de bruit car elles dépossèdent les paysans de leur droit premier de replanter d'année en année leurs propres semences. Ils ne peuvent jamais s'approprier cette technologie et devenir autonomes souligne le PNUD. Ils n'ont plus la marge de manœuvre dont ils disposaient avec les semences traditionnelles. Vandana Shiva déclare que " la première des sécurités alimentaires est d'avoir des semences pour l'année suivante "15. De plus, les semences génétiquement modifiées, prometteuses de gros bénéfices, coûtent cher (en moyenne, 25 pour cent de plus que les semences traditionnelles). Les paysans, appâtés par leur potentiel, s'endettent pour s'en procurer. Si la récolte ne rapporte pas autant que promis, ils se retrouvent pris dans la spirale infernale de l'endettement dont ils se sortiront très difficilement16.
Enfin, n'oublions pas que les multinationales s'approprient des plantes cultivées depuis toujours en déposant des brevets sur ces dernières après les avoir modifiées.
Elles dépossèdent ainsi les paysans pauvres de leur seule ressource de survie. En effet, la récupération et le partage des semences est essentiel à la survie de la plupart d'entre eux. L'assurance de disposer de semences pour l'année suivante leur laisse une sorte de marge de manœuvre.
Avec les biotechnologies ils sont forcés de payer chaque année des redevances aux multinationales. Ils ne sont donc jamais sûrs de gagner suffisamment pour avoir des semences l'année suivante.
Enfin, les OGM entraînent une perte du savoir traditionnel et par la même occasion l'oubli des techniques alternatives permettant d'augmenter la production.
Tous les exemples ne sont pas si noirs.
En Chine Chen Penglan (cultivatrice de coton) a effectué, dès sa première récolte de coton OGM, un bénéfice de 500 yuan par quinzième d'hectares cultivés ce qui représente plus du triple de ce qu'aurait rapporté la même surface de blé ou de maïs. Elle souligne : " Et en plus, avec ce coton là, plus besoin d'être dans les champs en permanence pour pulvériser des produits. Il pousse tout seul ! "17
Certains petits agriculteurs, ayant planté des plants de banane tissulaire ont réalisé d'énormes bénéfices qui leur ont permis d'agrandir leur exploitation et d'avoir une vie meilleure.
Florence Wambugu souligne que si les agriculteurs africains réalisent des bénéfices, leur qualité de vie en sera améliorée. De plus ils investiront leur argent dans d'autres domaines ce qui sera bénéfique pour l'économie locale.
Les personnes critiques face aux OGM, voient les choses dans le sens opposé. Pour eux, si les paysans se mettent à cultiver des plantes génétiquement modifiées, ils achèteront leurs semences, les produits chimiques tels que les herbicides et les pesticides, à des firmes étrangères, ce qui signifie une perte pour l'économie locale.
Ces deux visions sont radicalement opposées : la première part de l'idée que les OGM augmentent les bénéfices ; elle tire des conclusions en se situant après des premières récoltes réussies. La deuxième part du point de vue que les OGM dont la garantie de réussite ne peut pas être absolue, créeront des bénéfices certains pour les firmes biotechnologiques mais seulement éventuels pour les petits agriculteurs.

....6 Quels bénéfices ?


Les OGM détiennent malgré tout un formidable potentiel : Les OGM pesticides permettent aux agriculteurs des pays en voie de développement de ne plus avoir toutes leurs récoltes perdues à cause d'un parasite ou d'un virus. De plus, la plante contenant en elle le pesticide, il y a beaucoup moins de pesticides répandus dans l'air, l'eau et le sol, ce qui est bénéfique pour l'environnement.
Moins de pesticides à acheter, jusqu'à 80% en moins selon Monsanto, et moins de dégâts causés par les ravageurs entraînent une augmentation du taux de production et engendre plus de bénéfices. C'est un des arguments qu'utilisent les industries agro-alimentaires mais qui ne se vérifie que dans les grandes exploitations. Pour les petites exploitations par contre, le recours à des OGM pesticides, accroît les coûts de 50 à 230 dollars par hectares.
De plus, dans certains cas, les gènes de résistance n'ont pas bien fonctionné. " Le gène Bt introduit dans le coton n'a pas supporté la chaleur du sud des Etats-Unis en 1997 ." mentionne M. Chahinian.
Qui croire ?
Il en est de même avec les OGM herbicides ( résistants à un herbicide ). Ceux-ci permettent de vaporiser plus tôt de l'herbicide, car les jeunes pousses génétiquement modifiées y sont insensibles. Mais les agriculteurs ont tendance à vaporiser l'herbicide d'autant plus largement que les plantes cultivées n'en souffrent pas. Ce type d'OGM renforce la dépendance de l'agriculteur face à son fournisseur, car il doit non seulement acheter ses semences chaque année, mais encore, il est forcé d'acheter l'herbicide auquel ses semences résistent auprès de la même firme.
Qui fait alors le plus de bénéfices ?
Pour certains les OGM ont un grand avantage par rapport aux autres nouvelles technologies. Il n'y a pas besoin de connaissances particulières pour pouvoir en profiter puisque la technologie est dans la graine comme le relève Florence Wambugu et Channapatna Prakash. Ils n'engendrent donc pas les problèmes qui se sont présentés lors de la Révolution Verte où les technologies apportées n'étaient pas adaptées et les agriculteurs ne les maîtrisaient pas.
Pour d'autres, il s'agit d'une nouvelle technologie comme tant d'autres. Elle mettra longtemps avant d'être bien maîtrisée, exactement comme celles de la Révolution Verte. Cette nouvelle technologie pourrait même déstabiliser la production locale et détruire l'écosystème. Car il ne faut pas se contenter d'apporter une nouvelle technologie et laisser les paysans se débrouiller avec mais bien suivre le parcours de ces plantes modifiées et s'assurer que tout fonctionne comme promis. Ce dont les firmes agro-alimentaires ne semblent pas du tout se soucier.
D'après les firmes biotechnologiques, les OGM permettront un taux de production plus élevé dans les pays en développement. Le prix des fruits et légumes diminuera dans ces pays car l'offre augmentera alors que la demande sera la même. L'accès aux denrées alimentaires sera facilité pour les consommateurs qui auront de quoi se payer à manger. Mais côté producteurs, ils vendront moins cher leurs récoltes et réaliseront moins de bénéfices par unité de production. Cette réalité laisse songeur...


Les écologistes (Enquête sur Monsanto) affirment que les OGM empêchent la biodiversité car ils ne concernent que certaines espèces de plantes, entraînant ainsi les paysans des pays en développement à pratiquer une monoculture. Ceci a pour conséquence que certaines variétés de riz, par exemple, ne soient plus cultivées et donc disparaissent. " A mesure que le marché mondial supplante les marchés locaux, les monocultures remplacent la diversité. Traditionnellement, 10'000 variétés de blé étaient cultivées en Chine. Elles n'étaient plus que 1'000 dans les années 1970. Seulement 20% de la diversité du maïs au Mexique survit aujourd'hui. "18 La FAO souligne également que chaque année, 1'000 espèces animales et végétales disparaissent, principalement en raison de l'industrialisation de l'agriculture.
Un autre risque de perte de la biodiversité est que des OGM propagent leurs nouveaux gènes par pollinisation vers des cultures traditionnelles. Si ceux-ci portent le gène " terminator " en eux il y a le risque qu'ils stérilisent les plantes sauvages de la même espèce ou alors tout simplement qu'ils rendent un champs d'agriculture biologique, OGM.
L'homme, en intervenant directement sur les gènes, empêche la sélection naturelle et donc l'évolution. Il ne faut pas que l'homme se croie maître de la nature.

....7 Avis de Erminia Nally-Meyrat Groupe 406 sur la question

http://tecfa.unige.ch/perso/lombardf/calvin/TM/02/OGM-3M/erminia-nally.html



.... Conclusion


Les OGM peuvent donc constituer un petit bout de la solution au problème de la faim dans le monde, mais ils ne sont en aucun cas LA solution à ce grand problème comme l'affirment les firmes biotechnologiques productrices d'organismes génétiquement modifiés. Il faut considérer leur utilité au cas par cas et en aucun cas oublier les techniques alternatives dont les agriculteurs disposent depuis des siècles pour résoudre les problèmes de l'agriculture et qui font aussi l'objet de recherches scientifiques. Par exemple, le Centre International de Recherche sur la Physiologie des insectes et l'Ecologie a reçu en 1995 le " Prix mondial de l'alimentation " pour son travail de mise au point du système " proie-prédateur " qui se régule et assure des récoltes de maïs abondantes et régulières sans pesticides ni engrais.
Si les OGM sont exploités dans les pays en développement il est indispensable de mettre sur pied une structure réglementant l'étendue de ces cultures, comme c'est le cas dans les pays industrialisés, mais qui fait souvent défaut dans les pays du Sud, ce qui étend encore plus le pouvoir des firmes multinationales.
Dans l'idéal, la solution pour que cette technologie soit utilisée à bon escient, serait que les firmes agroalimentaires mettent au second plan leurs intérêts au profit de ceux des agriculteurs du Tiers-Monde qui ont des besoins urgents. Ce qui est loin d'être le cas à l'heure actuelle et qui ne sera peut-être jamais réalisable. Pourtant, je me demande si les capitaux investis dans le développement et l'aide au pays pauvres ne pourraient pas servir à racheter des brevets aux firmes, afin que les paysans puissent disposer des semences modifiées sans risque de se retrouver pris dans une spirale de dettes.
Si l'on considère les OGM comme une part de solution il faut mettre en balance leurs avantages avec les risques qu'ils engendrent. Est-il plus important d'augmenter le rendement de production en prenant un risque sur l'avenir de l'environnement et de notre santé, ou l'inverse ?
Pour ma part, je termine ce travail de recherche avec un sentiment de réserve face à la manière dont les OGM sont développés. Les recherches de solutions alternatives aux nouvelles technologies sont à mettre en priorité car elles se soucient autant de préserver l'environnement que d'apporter une sécurité alimentaire au pays en développement.



C. BIBLIOGRAPHIE


1.SHIVA Vandana, (2001), Le terrorisme alimentaire : comment les multinationales affament le Tiers-Monde, Ed Faillard, chapitres : 1; 2; 5; 6 ; 7
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3.TARDIEU Vincent, OLLIVIER Stéphanie, OGM l'Europe se met à table, Science et Vie, Septembre 2001, n°1008, pp. 78-84
Novembre 2001, n° 1010, OGM le rêve chinois, pp.120-126
4.ANBARSAN Ethisajan, De la faim aux OGM : les paysans ripostent, Courrier de L'UNESCO, Janvier 2001, n°1, pp. 16-37
5.BENOIT-BROWAEYS Dorothée, TARDIEU Vincent, LUNEAU Gilles, OGM un leurre pour le agriculteurs des pays pauvres ?, Géo , Juin 2000, n°256, pp. 36-46
6.WAMBUGU Florence, PEARCE Fred, Une chercheuse africaine plaide pour les OGM, La Recherche, Décembre 2000, n°337, pp. 84-86
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8.HINTERBERGER Marc, Le café transgénique menace la vie de millions de personnes Le Courrier, jeudi 31 Janvier 2002,
9.LABARTHE Gilles, Terminator ou la lutte paysanne contre les semences de la mort, Le Courrier, jeudi 11 Avril 2002,
10.DUVANEL Laurent, Des gros bénéfices génétiquement modifiés, Dimanche.ch, 6 Janvier 2002
11.DUCRET Isabelle, Il faut se donner le temps de tester les alternatives aux OGM, Le Courrier, jeudi 30 Mai 2002
12.CARROY Chrystelle, L'Afrique du Sud est le laboratoire de Monsanto sur le continent noir, Le Courrier, vendredi 21 Juin 2002
13.HAEBERLI David, Le Zimbabwe a faim mais refuse les OGM, Le Temps, mercredi 7 Août 2002
14.HUANG Jikun, PRAY Carl, ROZELLE Scott, Enhancing the crops to feed the poor, Nature, 8 Août 2002, volume 418
15.ACKERMAN Jennifer, OGM : notre santé en danger ?, National Geographic France, Mai 2002, vol 6.5, n°32, pp.24-37
16.VOS Anton, MONNET Vincent, Les OGM entrent dans le code, Campus, Juillet-Août 2002, n° 59, pp. 10-18
17.Rapport sur le développement humain 2001 (PNUD)
18.Tribune de Genève, 14-15 Septembre 2002
VIDEO
19.C'est pas Sorcier, France 3, Septembre 2001, Les OGM
20.Entretient, la cinquième, 13 Avril 2000, Plantes et aliments transgéniques
21.Capital : les dossiers, M6, 9 Février 2000, Bien manger, à quel prix ?
22.A bon entendeur, TSR, 9 novembre 1999, OGM : état des lieux, secret des dieux
23.A bon entendeur, TSR, 19 septembre 2000, OGM : ces graines qui font du foin !

SITES INTERNET
24.www.ainfos.ca/01/jun/ainfos00096.html
25.lesvertsaulnay.free.fr/page3.html
26.www.ac-réunion.fr/pedagogie/lyavirons/Points%20de%20vue/Ogm/ogm2.htm
27.www.envirodev.org/archives/biodiv/nairobi/archive_forum/article5.htm
28.www.champdesarts.com/nature/nb/ogm2.htm
29.www.angelfire.com/punk/chatnoir/ogm.html-7k
30.jlbazin.free.fr/omc.htm
31.www.monsanto.fr
32.www.greenpeace.fr
33.http://www.fao.org/ag/fr/magazine/0111sp.htm



Faut-il considérer les OGM comme des poisons? 


http://www.franceculture.fr/emission-science-publique-faut-il-considerer-les-ogm-comme-des-poisons-2012-11-16


Ouvrage de référence sur les OGM !


 "Haro sur les OGM", aux éditions du coprin.

Auteurs : le Docteur en pharmacie Marc Bernard et Guillaume Legoupil, diplômé de l’institut Saint-Luc